Les autistes eux-mêmes

Les autistes eux-mêmes


28La production de discours par les autistes (nous avons pris en considération les textes francophones) est relativement faible, car elle est le fait d’autistes sans déficience intellectuelle donc d’une minorité d’entre eux : « Les récits de personnes autistes se sont multipliés en librairie depuis le milieu des années 90, mais il est nécessaire de préciser que seul un infime pourcentage de ceux qui font l’expérience de l’autisme arrive à s’exprimer, comme ceux qui ont accepté un entretien ou qui ont réussi à faire publier leur témoignage » (Chamak, 2005). Si les producteurs de discours savants légitimes ne sont pas d’accord entre eux, c’est aussi le cas de ces autistes. L’identité autiste, le vécu des symptômes et l’identification des principales aides sont très variables d’une personne autiste à l’autre.
Une évolution importante est à noter. Pour nommer le statut de l’autisme, à côté des mots « pathologie », « dysfonctionnement », « trouble » ou « affection », « maladie » qui sont les mots du discours savant, à côté de « handicap » promu par les associations de parents et l’administration publique, les autistes québécois ont introduit la notion de « différence ». Ce choix lexical est solidaire d’un discours instituant la thématique de la « neurodiversité », originaire des États-Unis et de l’Australie et qui est en cours d’importation en France, notamment grâce aux passeurs québécois (Laurent Mottron, psychiatre, Michelle Davidson, autiste, chercheuse 12).

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