L’administration publique centrale

L’administration publique centrale

42Les discours politiques et les prises de position administratives sont centraux quant à la production de normes juridiques, administratives ou politiques et à la mobilisation du droit. L’administration centrale formule des normes, selon diverses modalités techniques. L’intervention normative de l’État dans la prise en charge-accompagnement de l’autisme est, par son caractère directif et intrusif sur les pratiques professionnelles, sans équivalent dans d’autres pathologies psychiques ou somatiques.
L’administration centrale développe parallèlement, mais plus discrètement, un discours sur la nécessité de rationaliser la gestion des établissements médico-sociaux, jusqu’ici pour la plupart petits, privés et associatifs et développe un logiciel de gestion pour ESMS, équivalent structurel de la T2A (Tarification à l’acte) pour les hôpitaux, Seraphin-PH 18, qui devrait en modifier profondément le fonctionnement.

Les fonctionnaires locaux (Département, Région)

44Les fonctionnaires interviewés voient l’autisme comme un « trouble de handicap » et le distinguent peu des handicaps mentaux. Ils le pensent dans un continuum de la déficience intellectuelle. La diversité des autismes des adultes est celle du degré de « sévérité », qui appelle une diversification des prises en charge.
Concernant les enfants, ils connaissent les revendications des familles les plus hostiles à la psychiatrie et redoutent leur activisme, mais demeurent réservés et sceptiques quant à la faisabilité et l’intérêt d’un éventuel processus de dépsychiatrisation de l’autisme des enfants, celui des adultes étant, lui, déjà réalisé pour l’essentiel 19. Ils sont conscients que le problème principal, masqué par les luttes idéologiques contre la psychanalyse, est la faiblesse des budgets que l’État peut mobiliser sur l’autisme, qui font de la Belgique une ressource incontournable (encore plus en Région Île-de-France que dans les Hauts-de-France et même en Rhône-Alpes). 
Ils sont d’autre part engagés de fait, sinon de conviction, concernant les adultes, dans le processus de « modernisation » du médico-social : promotion de l’ambulatoire (les services qui proposent des auxiliaires de vie) aux dépens des établissements d’hébergement, incitations à la mise en commun de ressources, recherche « d’économies d’échelle », mise en place du triptyque « projet-contrat-évaluation » propre à la nouvelle gestion publique, privilège à l’approche gestionnaire, contrôle accru néo-bureaucratique sur les ESMS.

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